Aux confins de l'Ouest du Limousin, au Nord du Périgord et à l'Est de l'Angoumois, à distance égale des cités historiques de Limoges et d'Angoulême, dans le Parc Naturel Régional Périgord-Limousin, le département de la Haute-Vienne et l'actuelle région Nouvelle Aquitaine, le bourg des Salles-Lavauguyon peut s'enorgueillir d'avoir su conserver au travers des siècles un monument aussi étonnant que son l’église prieurale, remarquable tant par son architecture que par ses peintures murales du milieu du 12e siècle !
Les fresques romanes exceptionnelles, datées du XIIe siècle, de l’église prieurale des Salles-Lavauguyon, peuvent être considérées parmi les plus exceptionnelles d'Europe.
Cette église romane, dont l'origine remonte à l'an 1075,était autrefois dédiée au double vocable de Saint-Eutrope, premier évêque de Saintes dont le nom est lié à deux bonnes fontaines proches du sanctuaire roman, et à celui de la Vierge Marie mère de Jésus, dont la vénération était autrefois importante dans l'ancien diocèse de Limoges.
Les sujets des fresques romanes de la prieurale des Salles-Lavauguyon sont inspirés de la thématique du mystère de la Rédemption du genre humain (délivrance du pêché originel selon la tradition biblique). Ils juxtaposent des représentations peintes des versets de l'Ancien Testament, ainsi que de quelques versets emblématiques du Nouveau Testament, combinés avec des représentations hagiographiques de plusieurs vies de saintes femmes et de saints hommes du début de la Chrétienté en Occident.
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Registre des fresques des Salles lié au Temps de Noël |
Pendant le Temps de l'Avent et la période de Noël, où sont célébré la venue et la naissance de Jésus de Nazareth, se sont les fresques représentant l'Annonciation, la Nativité de Jésus, l'Annonce faite aux bergers et l'Adoration des mages, qui retiennent le plus l'attention des historiens, des spécialistes de l'art médiéval et de tous les passionnés d'art roman.
Les chanoines commanditaires des fresques et les fresquistes, réalisateurs de cette iconographie historique datée du deuxième quart du XIIe siècle, ont sans aucun doute voulu marquer les visiteurs et les fidèles par la représentation vivante de ces épisodes inspirés principalement du Nouveau Testament. Leur ressemblance avec les images ou enluminures des livres illustrés du Moyen-âge renforcent la fonction éducative de ces fresques romanes.
Dans l'église romane des Salles-Lavauguyon, la fresque de l'Annonciation faite à Mairie représente celle-ci comme une jeune femme surprise par l'annonce qui lui est faite par l'Archange Gabriel de sa maternité surnaturelle.
Face à l'Archange Gabriel, dont l'image est malheureusement endommagée dans la seconde moitié de la fresque et dont on ne voit que les ailes, Marie est personnifiée posant à la fois une main sur son abdomen et l'autre main sur son cœur et son sein gauche. Ce geste symbolise l'acceptation de la nouvelle de la conception « par la vertu du Saint-Esprit » de cet enfant auquel elle donnera le nom de Jésus.
Cet évènement est décrit dans l'Évangile selon Luc (1, 30-31) : « Mais l’ange lui dit : « Ne crains point, Marie ; car tu as trouvé grâce devant Dieu. Et voici, tu deviendras enceinte et tu enfanteras un fils, et tu lui donnera le nom de Jésus. »
Ceci est aussi évoqué l'Évangile selon Matthieu (1, 22-23) : « Tout cela arrivera afin que s'accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète : Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils et on lui donnera le nom d'Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous. »
La référence au prophète, évoquée dans le texte de Matthieu, se trouve dans l'Ancien Testament, et le livre du prophète Ésaïe (7, 14) : « C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe; Voici, la vierge deviendra enceinte et enfantera un fils; Et, elle lui donnera le nom d'Emmanuel. »
Cette évocation d'une naissance miraculeuse se retrouve aussi évoquée dans le Coran (Sourate Al-Imran 45) : « Quand les Anges dirent : Ô Mariam, voilà que Dieu t'annonce une parole venant de lui : son nom sera « al-Masih », « Hissa », fils de Mariam, illustre ici-bas comme dans l'Au-delà, et du nombre des plus rapprochés de Dieu ».
Dans un registre inférieur, la fresque représentant la Nativité de Jésus est à la fois fidèle au récit évangélique de Luc (2, 1-7, 12 et 16) et aux traditions chrétiennes des premiers siècles du christianisme, puisque Marie et son nouveau né accompagnés de Joseph, époux de celle-ci, sont représentés en présence d'un bœuf roux et d'un âne de couleur grise proches d'une mangeoire dans laquelle est couché l'enfant sur lequel Marie sa mère, alors que Joseph, le père adoptif de Jésus, se tient légèrement en retrait.
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Ange de l'Annonce faite aux bergers |
La représentation picturale de l'Annonce faite aux bergers, fidèle à l'évangile selon Luc (2, 8-20), est dominée par le personnage de l'Ange annonciateur, elle est d'autre part caractérisée par l'image d'un troupeau de mouton auquel se mêle une grande chèvre noire au cornes ocres-jaunes qu'accompagnent les bergers munies de houlettes, battons de pastoureaux à l'extrémité courbée.
La fresque de l'Adoration des Mages, conforme à l'Évangile selon Matthieu (2, 1-12) et à la tradition de l'Épiphanie, représente Jésus sur les genoux de sa mère Marie, qui le teint à bout de bras.
Elle même est assise sur un grand siège en forme de trône. Jésus n'est pas représenté comme un nouveau né, mais comme un tout jeune enfant. Les Mages, au nombre de trois, lui apportent des offrandes protégées par des tissus, de l'or, de l'encens et de la myrrhe, selon la tradition testamentaire.
Sur le mur dominant l'arc de pierre couvrant le bas côté sud de la première travée de la nef une grande fresque représente le Massacre des Innocents, conformément au texte de l'Évangile selon Mathieu (2, 16) : "Alors Hérode, voyant qu'il avait été joué par les mages, se mit dans une grande colère, et il envoya tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient à Bethléhem et dans tout son territoire, selon la date dont il s'était soigneusement enquis auprès des mages." La fresque du sanctuaire des Salles-Lavauguyon représente par de nombreux détails les enfants martyrs et leurs bourreaux.
Si les fresques romanes de la nef de l'église des Salles-Lavauguyon sont le symbole de l'importance donnée au Moyen-âge à l'interprétation imagé des épisodes du Nouveau Testament relatif à la naissance de Jésus, il est aussi important de rappeler que leur figuration s'inscrit dans le désir des chanoines du prieuré d'accaparer l'attention des fidèles et des visiteurs du sanctuaires afin de supplanter les traditions païennes.
Certaine Eglises orthodoxes, ainsi que les catholiques de rite byzantin, qui ont conservé l'usage du calendrier " julien " (introduit par Jules César), célèbrent la fête de Noël le septième jour de janvier du calendrier civil.L'éphéméride du calendrier " julien " comporte en effet 13 jours d'écart par rapport au calendrier " grégorien " (institué par le pape Grégoire XIII au XVIe siècle) ce qui fait que le 25 décembre " julien " correspond traditionnellement au 7 janvier du calendrier civil occidental.
Les Églises protestantes et réformées célèbre aussi Noël le 25 décembre du calendrier civil. C'est la tradition protestante qui a contribué à l'utilisation du sapin décoré pour célébrer Noël en remplacement de la Crèche comme c'est le cas dans la tradition catholique.
L'Épiphanie, fête chrétienne lors de laquelle est célébrée la visite des mages à l'enfant Jésus, a lieu traditionnellement le 6 janvier. Dans certains pays, comme en France où ce jour n'est pas férié, la célébration liturgique de la fête est reportée au deuxième dimanche après Noël, en vertu d'un indult papal.
Car la célébration de la Fête de Noël au mois de décembre remonte à l'an 351, année où le pape Libère aurait institué la Fête de la Nativité à Rome le 25 décembre, date proche de la Fête païenne du solstice d'hiver.
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Les moutons et la chèvre de l'Annonce faite aux bergers |
Certaine Eglises orthodoxes, ainsi que les catholiques de rite byzantin, qui ont conservé l'usage du calendrier " julien " (introduit par Jules César), célèbrent la fête de Noël le septième jour de janvier du calendrier civil.
Les Églises protestantes et réformées célèbre aussi Noël le 25 décembre du calendrier civil. C'est la tradition protestante qui a contribué à l'utilisation du sapin décoré pour célébrer Noël en remplacement de la Crèche comme c'est le cas dans la tradition catholique.
L'Épiphanie, fête chrétienne lors de laquelle est célébrée la visite des mages à l'enfant Jésus, a lieu traditionnellement le 6 janvier. Dans certains pays, comme en France où ce jour n'est pas férié, la célébration liturgique de la fête est reportée au deuxième dimanche après Noël, en vertu d'un indult papal.